Quelles réponses aux facteurs disruptifs de l’IAMD
(Integrated Air and Missile Defense) :
vers une gestion flexible et dynamique des systèmes en temps réel
Avec
Luc Dini
Directeur IAMD et Politique Produit Systèmes de Défense de Théâtre
(Thales Land and Air Systems)
IHEDN 44ème SNAED
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L’OTAN et l’Europe considèrent non seulement la menace des missiles balistiques mais plus largement la menace aérienne et missiles. Cela inclut le bas du spectre des menaces, avec les micro et mini UAVs rustiques faible vitesse, pouvant être combinés en raids saturants seuls ou avec des missiles de croisière, y compris pour des missions de suppression des défenses, jusqu’au haut du spectre avec les missiles hypersoniques sophistiqués et très manœuvrants. Le spectre des menaces est donc large tant par les effets intrinsèques de chaque menace que par les tactiques visant à exploiter leurs effets combinés, associés à l’emploi de la guerre électronique afin de saturer, de jouer de la diversité des trajectoires et des vitesses pour tromper les défenses, les détruire et annihiler les sites de haute valeur, mais aussi les forces mobiles grâce à la précision des frappes.
Cette évolution des menaces aériennes et missiles conduit à une évolution des tactiques et doctrines d’emploi des menaces, mais requiert aussi une évolution de l’IAMD et des systèmes d’armes afin d’améliorer leur réactivité et leur adaptivité. Cet exposé illustre les défis de rupture de l’évolution des systèmes BMD et IAMD vers des architectures mettant en œuvre une gestion dynamique des ressources des systèmes d’armes au profit d’un engagement collaboratif dont le concept a été proposé par Thales et d’autres industriels. Il a été proposé à l’OTAN, dans un White paper diffusé en 2014 lors de la conférence 3AF Missile Defense à Mainz puis dans des études NIAG (SG217 puis SG260) à partir de 2017. C’est cette approche qui semble prometteuse pour combiner au mieux les nouveaux systèmes IAMD européens et de l’OTAN, et s’opposer aux menaces nouvelles en limitant la croissance quantitative des systèmes grâce à des tactiques d’emplois optimisées et assistées par Intelligence artificielle ultra rapide, permettant les échanges de données et de ressources entre senseurs, effecteurs et C2 multi domaines. Les technologies digitales permettent de telles évolutions et assurent une assistance des opérateurs dans un tempo de la bataille accéléré pour tirer le meilleur avantage tactique des effecteurs et senseurs de nouvelle génération y compris les armes anti drones ou anti hypersoniques.
Désormais, les stratégies (Joint Air Power OTAN en juin 2018), préconisent d’être prévisibles stratégiquement et imprévisibles tactiquement. La gestion dynamique des systèmes IAMD permet d’envisager des combinaisons de clusters de systèmes d’armes caméléons européens adaptant leurs données et leurs ressources instantanément, d’une façon adaptée et imprévisible par l’attaquant, en tirant le meilleur parti de technologies diversifiées
Notre intervenant :
Diplômé Ingénieur en Constructions aéronautiques, spécialisé en radars, hyperfréquences, missiles et espace (ISAE-ENSICA 1984).
Ancien auditeur de la 44ème Session Nationale IHEDN Session Armement et Economie de Défense.
Ancien auditeur de la 58ème session « Intelligence Economique et Stratégique » de l’IHEDN.
ICETA 2ème cl (Réserve citoyenne DGA).
Membre émérite de l’Association Aéronautique et Astronautique de France (3AF).
Co chair de la conférence internationale IAMD de 3AF.
Expérience : 37 ans d’expérience dans le domaine aéronautique, espace, défense
Luc Dini a débuté sa carrière au Ministère de la défense français, à la DGA, comme ingénieur militaire (IETA), où il a conduit des programmes de R&D et d’expérimentations, incluant des essais en vol de missiles balistiques, d’avions et de fusées, en relation avec la défense antimissile balistique et les systèmes d’aides à pénétration. Il a parallèlement coordonné les activités d’études de la DGA sur la phénoménologie des signatures et la furtivité dans le domaine optique et infrarouge. Durant cette période il a également servi
comme officier de tir dans un escadron de Missiles sol-air Crotale (EMSA) de l’armée de l’air. Luc Dini a participé à des coopérations internationales sur la physique des rayonnements haute altitude, incluant le SDIO US (Strategic Defense Intiative Office) et l’US Air Force Geophysics Laboratory.
Il rejoint ensuite Thomson-CSF en 1991, pour diriger un service d’études sur les systèmes antimissiles et spatiaux. Il conduit ensuite des projets internationaux de grands systèmes pour la France et l’export dans les domaines de la défense aérienne, de la guerre électronique et de la surveillance du champ de bataille.
Rejoignant la Direction de la Stratégie de Thales Air Defense en 2005 comme Directeur des Systèmes de Systèmes, Luc Dini est aujourd’hui Directeur IAMD, responsable de la ligne de produit Theater Defense Systems (TDS) chez THALES LAS France/ BL Integrated Air Systems. Cette ligne de produits TDS inclut des systèmes d’armes anti aériens et antimissiles tel que le SAMP/T NG et des systèmes de commandement de la 3eme dimension tel que le système Martha en service dans l’armée de l’air et l’armée de terre .. Il a coordonné les activités de Thales dans le domaine de la Défense antimissile (radars, systèmes d’armes, C2, spatial,…).
Membre de l’Association Aéronautique et Astronautique de France (3AF), il co-préside la Conférence Internationale Integrated Air and Missile Defense de 3AF depuis 2008. Il est également membre de l‘IPC Team de la conférence US Ballistic Missile Defense (BMD) de l’US Missile Defense Agency depuis 2006.
Il a représenté la 3AF et l’Europe lors d’évènements internationaux sur la Missile Defense en Russie, aux USA (Missile Defense exhibition sommet OTAN, Chicago en 2012). Il participe à la promotion de concepts innovants de combat collaboratif en de systèmes IAMD à l’OTAN, où il préside aujourd’hui un groupe d’étude NIAG (Nato Industry Advisory Group) réunissant 11 pays/ 25 sociétés pour définir des standard.Il a participé comme expert à un wargame BMD and deterrence organisé par le London King’s College et la Warschool britannique de Shrivenham.