La France a la volonté de jouer un rôle important et universel dans le monde, par son rayonne- ment ou ses interventions, en tant que membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU et puissance nucléaire, et par la francophonie.

Elle est présente sur tous les continents et océans du globe, par la position de ses départe- ments et régions d’outre-mer et collectivités d’outre-mer (DROM-COM). La France possède le second espace maritime mondial, au travers de ses zones économiques exclusives (ZEE). Pour protéger ses intérêts, assurer sa sécurité et sa prospérité et jouer de son influence, objectifs définis dans la revue stratégique de sécurité et de défense de 2017, elle dispose de capacités d’intervention lointaine et de forces prépositionnées.

Elle ne peut cependant assumer seule son ambition de grande puissance, compte tenu de sa dimension économique et de sa démographie ; elle doit, tout en conservant sa souveraineté, au-delà des alliances dans le cadre de l’organisation de l’Atlantique nord (Otan) et de l’Union européenne (UE), s’appuyer sur des « partenariats » avec divers États.

La présente étude s’intéresse aux partenariats que la France pourrait nouer avec des États du monde islamique ; cet ensemble d’États est en effet particulièrement important à différents titres, politico-religieux et géostratégiques :

  • les musulmans, en croissance démographique, représentent 20 % de la population mondiale ;
  • les musulmans sont entre 6 et 8 millions en France (10 % de la population) ; leurs communautés, en contact avec leurs pays d’origine, ont une influence indirecte sur la politique de la France ;
  • l’islamisme, menace universelle, implique particulièrement ces États, l’une de ses manifestations étant le terrorisme ;
  • quelques États ont des ambitions de puissance régionale ou de rayonnement mondial ;
  • d’autres, instables ou fragiles, sont la source de crises et conflits (internes, régionaux, internationalisés), favorisant l’implantation ou le développement du terrorisme, et le lieu d’origine ou de transit de migrations ;
  • certains États contrôlent des voies maritimes stratégiques ;
  • la plupart de ces États disposent de réserves énergétiques ou minières de niveau mondial ;
  • plusieurs de ces États sont d’anciennes colonies françaises (parfois considérées comme « zone d’influence »).

Quels partenariats de la France dans le monde islamique ?

Les régimes politiques de ces États s’inspirent de l’islam à des degrés divers et sont souvent en opposition avec la démocratie « occidentale ».

L’étude se place dans une vision à moyen/long terme ; les opérations militaires de rétablisse- ment de la paix, puis civilo-miliaires de maintien de la paix, pouvant s’étaler sur de nombreuses années, imposent des engagements sur la durée. Des renversements d’alliances sont toujours possibles (comme l’ont montré des exemples du passé).

Elle est principalement centrée sur les enjeux stratégiques, sur les volets de sécurité et de défense (dans une acception large) et dans une moindre mesure sur l’influence.

Lesquels de ces États islamiques privilégier, dans chaque grand espace géostratégique d’un monde multipolaire ? Quelle doit être la finalité et la nature de coopérations1 pertinentes et durables (ou flexibles ?) avec ces États : accord de défense, vente d’armements, partenariat stratégique, coalition, voire alliance ?

TÉLÉCHARGER LE RAPPORT

page12image1288896

1 Certaines pouvant mener à des interventions militaires.